Les Certificats d’économies d’énergie (CEE) évoluent au 1er janvier 2026. Occasion de faire le point sur les bénéfices de ce dispositif qui aide les ménages, les professionnels et les collectivités à réaliser des économies d’énergie, avec la contribution des fournisseurs.
C’est entre le 1ᵉʳ janvier 2026 et le 31 décembre 2030 que se déroule la 6ème période des Certificats d’économie d’énergie (CEE). Ce dispositif créé en 2005 par la loi POPE (1), oblige les acteurs vendant de l’énergie (électricité, gaz, carburants, fioul, etc.) à financer des travaux d’efficacité énergétique. Objectif, réduire la consommation énergétique des ménages, des professionnels et des collectivités territoriales. Les consommateurs bénéficient ainsi des fameuses primes CEE qui viennent alléger leur facture de rénovation énergétique ou d’achat d’équipements plus performants. Ces primes sont financées non par l’État mais par le secteur privé, en l’occurrence les fournisseurs d’énergie, désignés aussi par le terme d’« obligés ». En échange des primes qu’ils accordent pour les travaux éligibles aux CEE, les acteurs « obligés » obtiennent un certain nombre de kWh cumac (abréviation de ‘cumulés et actualisés’), une unité qui mesure la quantité d’énergie évitée sur une période donnée. Isolation thermique, installation d’une pompe à chaleur, raccordement d’un bâtiment tertiaire à un réseau de chaleur, pour chaque geste éligible, une fiche CEE standardisée est publiée au Journal Officiel, avec indication du montant de kWh cumac associés. A la fin d’une période donnée, les fournisseurs ont obligation de détenir un nombre de kWh cumac fixé par décret, proportionnel aux volumes d’énergie qu’ils ont commercialisés. S’ils ne respectent pas cette obligation, ils doivent verser une pénalité pour les kWhc manquants.
Ce qui change en 2026
Afin d’accélérer les économies d’énergie, le gouvernement augmente l’objectif global de kWhc pour chaque nouvelle période. Pour la 6ème période (2026-2030), il est rehaussé de 35% par rapport à la précédente (2022 à 2025), passant de 775 à 1050 TWh cumac par an (1 TWh = 1 milliard de kWh). « En centralisant l’obligation sur les fournisseurs, le dispositif évite de disperser les obligations parmi des milliers de consommateurs individuels — ce qui serait administrativement complexe, moins efficace, et plus coûteux à gérer » explique Thibaud Chamouton, chef de produit électricité chez Dyneff. Ainsi, chaque obligé va devoir accroître sa contribution au financement de travaux d’énergie, ce qui représente un investissement non négligeable. Un effort que les fournisseurs ont généralement besoin de répercuter en partie sur leurs prix de vente.
Conséquences sur votre facture
Chez Dyneff, la facture des clients déjà abonnés à une offre d’électricité ne sera pas impactée par cette hausse. Seuls les nouveaux clients seront concernés, sachant que le montant des CEE dans le prix total du kWh électrique reste inférieur à un centime d’euro. Idem pour les clients du segment « Particuliers » et « petits professionnels[1] » abonnés à une offre gaz. Concernant les autres segmentations de Clients disposant d’un contrat de fourniture de gaz, la part de la facture liée aux CEE sera réévaluée pour intégrer la hausse fixée par les pouvoirs publics au 1er janvier 2026. Au final, elle représente un montant légèrement supérieur à un centime d’euro par kWh de gaz.
Bénéfices des CEE
Cet effort collectif donne lieu à des bénéfices notables. Les actions d’efficacité énergétiques du dispositif des CEE conduites entre 2018 et 2024 ont généré 130 TWh de baisse de consommation d’énergie finale annuelle, soit l’équivalent de 66% de l’objectif visé par la Stratégie Nationale Bas Carbone entre 2018 et 2030, selon les résultats d’une étude récemment réalisée pour le compte du Groupement des Professionnels des CEE (2). Grâce aux CEE, 39 milliards d’euros ont ainsi été évités sur la facture énergétique de la France depuis 2018. « Au global, les bénéfices nets moyens à l’échelle des ménages français dépassent les coûts portés par ceux-ci d’environ 73% depuis 2021 » indiquent les auteurs de l’étude. Concrètement, cela signifie que, rapportés à l’ensemble des ménages en France, les CEE permettent d’économiser plus d’argent que ce qu’ils coûtent. Sur l’année 2024, le bénéfice net moyen par ménage est estimé à 88 € par an, résultat obtenu en additionnant les économies réalisées sur la facture énergétique et le montant moyen de l’aide CEE perçue, auquel on soustrait le coût des CEE (3). Autre résultat encourageant, près de la moitié des réductions d’émissions de CO2 constatées dans les secteurs éligibles aux aides (sauf énergie et déchets) sont attribuables aux CEE. C’est donc ensemble que clients et fournisseurs contribuent à l’effort national de réduction des consommations d’énergie, et des émissions de gaz à effet de serre. Un cercle vertueux.
[1] Consommant moins de 30 000 kWh/an
(1) Articles 14 à 17 de la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique (loi POPE)
(2) Étude sur les bénéfices et co-bénéfices du dispositif des CEE, réalisée par ACE énergie pour le GPCEE, décembre 2025 : https://www.gpcee.com/etude-cobenefices
(3) Il s’agit d’une vision moyenne des ménages en France. Dans les faits, seuls ceux qui utilisent les aides bénéficient des subventions et des économies d’énergie.



